mercredi 4 septembre 2013

Je marche, je jouis et mon cul s'en balance.



Mon jeans caresse mes lèvres à chacun de mes pas. Je mouille. Sa toile denim rêche et douce se fait doigts, doigts de petite main qui brode ma boutonnière aux points de suspension. Pas de petite culotte.

J'ai la tête légère et la fesse ondulante. Je marche, je fume. Je marche, je jouis. Je marche, je ris et mon cul s'en balance. Les yeux de la ville l'ignorent, mon Jeans et moi on inonde ses trottoirs de ma chartreuse verte. Ma langue y perle goutte à goutte l'eau d'émeraude de ma jouissance secrète et mon rouge à bouche bave sur les vitrines qui frémissent à mes spasmes muets

Cher Jeans, tes fils de coton comme une Harlow gloussante liment ma découture à en réjouir ma pine qui surgit des abysses.. Elle jute sa traînée de suc à la vanille sur l’asphalte qui luit de ma cire érotique. Et les passants qui passent passent dans mes cheveux des regards lubriques. La ville est en émoi, je lui donne la trique. Elle a troqué ses feux tricolores contre un rouge baiser qui embrase ses artères et chaque klaxon bourdonne de gémissements aphones qui grimpent en sourdine jusqu'aux flèches des clochers. Ça emplit ses avenues d'une coulée de sons où baigne le plaisir. C'est un flot silencieux de mousse chaude et douce qui déborde sur les places où des porches enflammés lui ouvrent grand leur bois. La ville s'est muée en un vaste lupanar où sur de hauts talons noirs je trône telle une discrète tenancière. 

Je marche, je fume. Je marche, je jouis. Je marche, je ris et mon cul s'en balance.

Cécile Delalandre





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