Il
est vrai que face à cet éboulis de pierres, rien ne laissait
supposer une appartenance avec l'ordre du Temple, j'ajoute volontiers
cette remarque, car elle me vient d'une étude personnelle à
laquelle je travaille depuis un certain temps.
N'allez
surtout pas croire que je me suis réfugié dans les plis d'une cape
de templier, non, il en n'est rien.
Il
s'agit d'une recherche sur la teinture et de ce rouge imposé sur
cette croix pattée. C'est vrai que le mot pourpre par son allocution
me pâme de plaisir, comme je pourrai tout autant me goinfrer d'une
bonne confiture, une couleur fascinante dirai-je, entre la passion et
sa contradiction, l'enfer et sa luxure. Pourtant c'est tout
simplement vrai, plusieurs racines macérées de cette plante, la
garance, aurait suffit à colorées les tissus. Mais je vous en
conjure, alors que certains s'obstinent à rappeler que ce fût le
sang versé par le Christ, d'autres avec subtilités, préfère
ajouter que c'est tout simplement la coagulation mousseuse et vermeil
d'un porc que l'on vient d'égorger.
Entre
le carmin pour l'humain et ce vermillon pour le cochon, cette
dernière teinte restera à mes yeux la plus claire se rapprochant de
la houppelande de l'un de ces chevaliers.
Ne
disait-on pas dans le temps jadis en regardant passé le manant à la
veille de s'engouffrer dans les frimas de l'hiver, « Il est en
cape comme un porcelet rougeaud, il y a qu'une saignée qui puisse le
faire pâlir ». Mais je m'égare de mon chemin.
Denis Tellier, extrait de Pierre Topélius, roman à venir.
auteur d'Adrien de la vallée de Thurroch aux Éditions Lunatique
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