La
Morte en beauté (mythologie autour du motif de Tina Aumont)
Elle
pense que les rêves que l’on fait dans les espaces clos sont
contagieux.
Elle
décolle le pansement qui recouvre sa joue et découvre dans la glace
sa belle balafre. Elle ne s’est pas loupée la bandante virago ! :
texture carmin bien dessiné, bien à sa place ; sur quelques
centimètres, longue comme l’Australie sur une carte de classe, du
sommet de la pommette gauche, en un arc, elle atteint les commissures
de ses lèvres. Ses lèvres qui s’empourprent toutes rubescentes et
se bouffent... Elle passe sa main dans ses cheveux, ajuste sa coupe :
ses mèches d’icône avant-garde sont suffisamment longues pour
maquiller l’indélébile blessure. Presque un sourire dans le
reflet quand elle les soulève.
C’est
qu’hier soir elle a craché et ses dents et sa vérité. Elle est
fière de sa cicatrice. Elle se dit qu’elle témoigne des qualités
de son estomac et de l’affection saisissante qu’ils nourrissent à
son égard. Elle n'est plus celle qui qui ouvre ses cuisses
pailletées à tous les objectifs comme l’une Gibraltar, l’autre
Tanger, à l’océan. Elle a le rôle noble, l’héroïque, le
vrai. Elle est à la fois dessous et en dehors des projecteurs. Elle
est complète.
Dehors
ça vocifère les dernières morves de la rumeur orageuse. Tina
Aumont arrange ses ciseaux comme un couteau et les place entre ses
dents. Les lames ont encore le goût du sang. Elle à des pensées
d’incendie.
Son
corps est une peau de zèbre dont les motifs sont des glyphes à
traduire et à lire pour quelques baves léonines.
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